8H30 ce samedi matin, en plein cœur de Paris, station Bir-Hakeim, Ils sont nombreux ces drôles de passagers, avec leur tenue de running, chaussures de trail et Camel bag, à attendre leur métro, direction Nation. La gratuité du métro en ce jour de pic de pollution les aurait-elle motivés à se promener en métro ? Et non, ils se dirigent tous vers la gare Montparnasse afin de prendre le train puis le car qui les emmèneront vers un site fastueux, Les Jardins du Château de Versailles. C’est de l’allée de la Reine, à quelques mètres du Grand Canal que sera donné le départ des 50 km de l’EcoTrail de Paris 2015.
Après quelques cafés dans des gobelets ‘recyclables’ et un passage aux toilettes ‘sèches’ (c’est un ECO trail !), pour des contraintes de type Vigipirate (?), le départ est annoncé en vagues. On se met donc en place pour un départ dans la seconde vague. Mais voilà, comme les parisiens savent très bien remonter les files d’attente (Jacques n’est pas un vrai parisien !), avec un couple de rennais, nous partirons finalement les quasi-derniers de la 4ème et dernière vague, 30 min plus tard!!
Mais le site est tellement magique qu’on en oublie bien vite la longue attente et le froid qui ont raidi les muscles: imaginez emprunter les allées qui bordent le petit et le Grand Canal, longer le Grand Trianon, passer à quelques mètres du bassin du Char d’Apollon au pied du château, de la pièce d’eau des Suisses,…grandiose. On quitte alors le Domaine du château de Versailles pour rejoindre la forêt de Meudon en passant par Buc et Viroflay, empruntant presque exclusivement des sentiers forestiers avec des belles montées et descentes (D+ 1000m). Les km s’enchaînent ainsi, sans difficulté pour l’un et l’autre, jusqu’au premier ravitaillement (28ème km). Chaville, 14H, heure idéale pour se faire un petit repas. Pour moi c’est saucisson, Tuc, fromage, soupe, fruits secs,….Jacques résiste aux cacahuètes et fait un break plus technique : massage et changement de tenue (exigences de ses multiples sponsors !)
Pause de 10 mn, peut-être trop longue, le départ est quelque peu difficile : jambes lourdes, sensation de froid,….Pour tenter de me réchauffer, je pars finalement plus rapidement devant et laisse Jacques retrouver son rythme.
On emprunte à nouveau des chemins forestiers en contournant Ville-d’Avray avant de passer par le parc de Saint-Cloud ou nous attend le second ravitaillement au 40ème km, avec là, une vue magnifique sur tout Paris et la Tour Eiffel qui semble si proche.
Le départ en fin de dernière vague, s’avère finalement, sur ce parcours, plutôt stimulant : parvenant à dépasser nombre de coureurs, on sait que chaque personne doublée est une place de gagnée sur le classement…..très motivant.
Il ne reste que 10 km nettement plus urbains. Le tracé est maintenant plat mais les quais de Seine sont en chantier et nécessitent de faire preuve de vigilance. La présence des nombreux bénévoles nous facilite grandement les traversées de rues car la circulation n’a pas été fermée (même pas pour les premiers !).
Ile St Germain, Ile aux Cygnes, puis retour sur les quais ou il faut slalomer au milieu de la foule de badauds, qui, bien que surprise de rencontrer des coureurs, n’est pas avare d’encouragement. Je grimpe le dernier escalier (boostée par un « allez maman ! ») pour venir saluer la Tour Eiffel et, à quelque mètres, sur le quai Branly, passer la ligne d’arrivée. Les 50 km sont courus, je me suis régalée, sans souffrance, sans lassitude, et j’ai finalement plus le sentiment d’avoir fait une belle promenade, plutôt que d’avoir poussé la « mécanique » au-delà du marathon,…génial.
La course n’est pas finie pour tout le monde. J’enfile le teeshirt Finisher, remet coupe-vent, cache-cou, gants, et reprend tranquillement les quais en trottinant. Je retrouve rapidement Jacques, au pied du pont Bir-Hakeim, frais, courant avec une foulée ample et efficace. Je l’accompagne sur les 500 derniers mètres qui le séparent de la ligne, sans toutefois repasser la ligne avec lui (c’est une habitude, on passe rarement les lignes d’arrivée ensemble !!).
Au final, pour moi, une super première expérience des trails longs, pour l’un et l’autre, des classements et des temps, que je qualifierai de « plutôt corrects » ( 10ème V2F en 5h36 et 130ème V2H en 5h56), et pour Jacques, un temps remarquable au regard de sa préparation des plus light : 2 sorties maximum par semaine !
Grand merci aux « copains-copines » Agile Talon pour leurs nombreux messages d’encouragements et de félicitations…..